Faire valoir ses droits en copropriété : comment gérer un litige avec le syndic ?

Les relations entre copropriétaires et syndic peuvent parfois être sources de tensions, notamment en cas de litige. Dans ce contexte, il est essentiel pour les copropriétaires de connaître leurs droits et les recours possibles afin de défendre au mieux leurs intérêts. Cet article a pour objectif d’apporter des éclairages sur les principales étapes à suivre pour résoudre un conflit avec un syndic.

Rappel des rôles et responsabilités du syndic

Le syndic est chargé de la gestion de la copropriété et a pour mission principale d’assurer la conservation de l’immeuble et l’administration des parties communes. Il est tenu de respecter les dispositions légales, ainsi que les décisions prises lors des assemblées générales. Ses responsabilités incluent notamment la gestion financière, la tenue des comptes, la réalisation des travaux, l’établissement du règlement intérieur et le suivi des contentieux.

Identifier les motifs de litige

Les conflits entre copropriétaires et syndic peuvent avoir plusieurs origines, parmi lesquelles :

  • La non-exécution ou mauvaise exécution des décisions prises en assemblée générale ;
  • La violation du règlement de copropriété ;
  • Des erreurs dans la tenue des comptes ou la répartition des charges ;
  • Un manquement aux obligations légales du syndic, telles que la transmission des documents comptables aux copropriétaires.

Recours amiables et précontentieux

Avant d’envisager une action en justice, il est recommandé de privilégier les solutions amiables et précontentieuses. Ces démarches peuvent comprendre :

  1. L’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception au syndic, exposant les motifs de contestation et demandant une réponse dans un délai raisonnable (de 15 jours à un mois) ;
  2. La saisine du médiateur de la consommation, si le syndic y adhère ;
  3. La sollicitation du conseil syndical pour évoquer le litige lors d’une réunion et trouver une solution acceptable par toutes les parties.

Action en justice contre le syndic

Si les tentatives de résolution amiable restent infructueuses, il peut être nécessaire d’engager une action en justice. Plusieurs voies sont possibles :

  • Faire inscrire la question litigieuse à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale pour qu’elle soit soumise au vote des copropriétaires. Une fois la décision prise, le syndic est tenu de l’exécuter sous peine d’être condamné à des dommages-intérêts envers la copropriété.
  • Saisir le tribunal judiciaire par un copropriétaire ou le conseil syndical agissant au nom de la copropriété. Le délai pour agir est généralement de 5 ans à compter du fait générateur du litige, mais peut être plus court dans certains cas.
  • Engager la responsabilité contractuelle du syndic en prouvant une faute, un préjudice et un lien de causalité entre les deux. Cette action peut être intentée par le syndicat des copropriétaires ou par un copropriétaire individuellement lésé.

Changement de syndic en cas de dysfonctionnement grave

En cas de manquements graves et répétés du syndic à ses obligations, il est possible pour les copropriétaires de révoquer son mandat avant son terme, lors d’une assemblée générale extraordinaire convoquée spécialement à cet effet. La décision doit être prise à la majorité absolue des voix des copropriétaires présents ou représentés.

Pour éviter les litiges avec le syndic et garantir une gestion sereine de la copropriété, il est important pour les copropriétaires d’être vigilants dès la sélection du syndic et de suivre attentivement son action tout au long de son mandat. En cas de conflit, il convient d’explorer toutes les voies amiables et précontentieuses avant d’engager une action en justice.

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